Pour catalyser la transition écologique, le GRAME développe un service d’accompagnement inédit
Pour y répondre, le GRAME s’est tourné vers l’Incubateur civique de la MIS. En intégrant la cohorte 2019-2020, les porteuses du projet, Catherine Houbart et Catherine Chabot, ont imaginé un service d’accompagnement à la transition écologique destiné aux municipalités.
Les missions du GRAME
Acteur important au Québec lorsqu’il est question de solutions novatrices et réalistes aux grands problèmes environnementaux, le Groupe de recommandations et d’actions pour un meilleur environnement (GRAME) œuvre depuis 1989 à la promotion du développement durable et à la protection de l’environnement.
Ses activités s’organisent autour de trois pôles : l’influence auprès des décideurs et décideuses, la sensibilisation et l’éducation relative à l’environnement ainsi que l’intervention directe sur le terrain.
Crédit photo : GRAME
Le constat à l’origine du projet
Fort de cette complémentarité et de la proximité avec sa communauté composée de personnes élues, de résidentes et résidents ainsi que de spécialistes scientifiques et juridiques, le GRAME fait le constat de nombreuses discordances entre la réglementation municipale et l’engagement des villes en matière de développement durable.
Citons l’obligation d’avoir une entrée pavée et une cour avant gazonnée, l’interdiction d’installer une corde à linge ou encore le démantèlement exigé de potagers en devanture de maison. Ces incohérences réglementaires freinent la mobilisation citoyenne en faveur de l’environnement tout en provoquant un sentiment d’impuissance face aux structures administratives.
La solution tient-elle alors simplement en la révision des règlements municipaux ?
La tâche s’avère plus complexe, car le frein aux projets environnementaux n’est pas nécessairement la désuétude des règlements. Il est tout à fait possible, dans certains cas, de les actualiser rapidement, voire de les outrepasser. L’approche nécessite plutôt une vision d’ensemble des situations conflictuelles et une flexibilité dans les méthodes d’intervention.
C’est ainsi que s’est développée, tout au long des ateliers du programme de l’Incubateur civique, une offre de service d’accompagnement en innovation environnementale pour les municipalités. Ce service – intégré, polyvalent et adapté à la réalité du terrain – mise sur des ingrédients comme la recension et la mise à l’échelle des meilleures pratiques, l’évaluation continue ainsi qu’une diffusion soutenue des cas.
« Nous cherchons à générer du savoir collectif et à influencer toujours plus d’organisations à se découvrir capables et motivées à agir. »
Catherine Chabot
Par exemple, une ville désirant améliorer la biodiversité, notamment des insectes pollinisateurs, pourrait envisager d’abolir son règlement sur la hauteur maximale de la pelouse ou encore sur l’obligation d’avoir de la pelouse en devanture. Le GRAME pourra l’accompagner à définir quel est le besoin réel, cerner quelques parties prenantes clés avec lesquelles travailler la démarche et recenser les pratiques innovantes à cet égard.
On découvrira alors que d’autres municipalités ont des règlements plus performants sur le plan environnemental, mais qu’en plus, certaines villes offrent même des subventions aux citoyens et citoyennes pour convertir leur pelouse en aménagement plus écologique, par exemple. Des échanges avec les parties prenantes impliquées permettront alors de dessiner une solution sur mesure pour l’organisation municipale à partir des meilleures pratiques évaluées et de tester sa mise en place. Après son évaluation et son réel déploiement, la nouvelle pratique serait largement diffusée pour que d’autres apprennent le bon coup et saisissent elles aussi leur capacité d’agir.
S’appuyer sur les ressources de l'Incubateur civique pour concevoir une solution
Au GRAME, le projet est en réflexion depuis quelques années déjà, mais il manquait l’étincelle nécessaire à sa concrétisation. En découvrant l’appel à projets de l’Incubateur civique, relayé dans une infolettre d’un partenaire lachinois, Catherine Houbart y voit l’occasion de se pencher sur le projet en se faisant notamment accompagner sur la conception, étape jusque-là bloquante.
« Nous avions besoin de prendre le projet en main en trouvant une manière de l’aborder et il est plutôt rare de trouver du soutien lorsqu’on arrive avec un problème, plutôt qu’une solution déjà ficelée et prête à développer.»
Catherine Houbart
Catherine Chabot et Catherine Houbart
Grâce aux outils intégrés au programme de l’Incubateur civique et à la régularité des ateliers qui instaure une dynamique de travail soutenue, les porteuses de projet ont gagné en confiance, mis en lumière les éléments manquant à leur réflexion tout en formulant efficacement le contenu de leur programme d’accompagnement à destination des municipalités.
Passer par l’étape d’un projet pilote
Afin de tester cette nouvelle approche, l’équipe souhaite mettre en place un projet pilote d’ici à l’été 2020 avec une organisation municipale partenaire.
L’objectif est de prendre en considération les retours du partenaire choisi, de corriger et d’adapter le programme afin de maximiser son impact et de faire rayonner le plus largement possible les belles initiatives qui en découleront !