Laval en transition : développer ensemble des initiatives écologiques et solidaires
Parce qu’il est convaincu que nous avons toutes et tous un rôle à jouer dans la transition socio-écologique, Alexandre Warnet fonde Laval en transition et intègre, avec Jonathan Falardeau, la cohorte 2019-2020 de l’Incubateur civique de la MIS.
Faire de la transition socio-écologique un projet de société
Impliqué dans sa communauté depuis de nombreuses années, activiste de l’urgence climatique et de la transition écologique, pour Alexandre Warnet, le constat est évident :
« Nous ne pouvons pas regarder notre environnement se faire détruire sans agir. Une prise de conscience globale est nécessaire pour engager des actions concrètes et constantes. Au niveau des villes, en impliquant les citoyennes et les citoyens, nous pouvons transformer positivement notre impact afin de renverser la crise climatique. »
Lavallois d’origine, après avoir vécu à Montréal et Genève et animé des événements et des conférences dans différents pays du monde, Alexandre retrouve sa ville natale québécoise avec la même volonté de faire de la transition socio-écologique un projet de société.
Parmi de nombreux engagements dans le secteur lavallois, il fonde le mouvement citoyen Laval en transition qui a pour but de sensibiliser, rassembler et outiller les Lavalloises et Lavallois pour développer des initiatives écoresponsables, solidaires et conviviales visant à réduire l’empreinte écologique tout en rendant les communautés plus résilientes.
Inspiré par la Transition
« Nous ne partons pas de zéro, l’idée n’est pas de réinventer la roue mais de s’appuyer sur des ressources existantes et qui fonctionnent. Je connais les méthodes de Transition Network (Réseau transition en français) depuis longtemps et j’avais envie de faire quelque chose avec ça. »
A. Warnet
La Transition, définie par le Réseau transition : “est un mouvement de citoyens [et de citoyennes] qui se réunissent pour imaginer à nouveau et reconstruire notre monde.”
Lancé en 2006 au Royaume-Uni, le mouvement favorise l’action par la création de collectifs, en leur permettant de proposer de nouvelles solutions innovantes, de les partager et de les améliorer collectivement.
Cette approche s’est depuis répandue dans plus de 50 pays. Des milliers d’initiatives se sont ainsi déployées à l’échelles des villes, des villages, des universités et mêmes des écoles.
Crédit photo : Les incroyables comestibles
« C’est une façon efficace de contribuer au mouvement planétaire d’éducation et de mobilisation afin que des actions concrètes soient rapidement posées. Ce qui me plaît, c’est ce mouvement systémique dans lequel chacun peut apporter quelque chose en puisant dans ses talents et ses envies. »
A. Warnet
Loin de l’écoanxiété ambiante, le mouvement de la Transition diffuse une image positive, festive, empreinte de bonne humeur et de moments de partage joyeux. Oui, il est possible de relever les défis climatiques actuels en gardant le sourire aux lèvres !
Cet enthousiasme fait d’ailleurs écho à l’ambiance de l’événement mondial 100en1jour, un festival de création urbaine dans lequel les résidentes et résidents sont invités à réaliser 100 actions urbaines ou plus en une seule journée, pour améliorer leur milieu de vie et favoriser le rapprochement entre les communautés.
La prochaine édition de 100en1jour Laval (qui aura lieu à date indéterminée, dans le contexte de confinement) sera par ailleurs portée par Laval en transition.
Comment lance-t-on un mouvement citoyen ?
À l’image de Demain Verdun, Laval en transition prend ses marques avec la création du groupe Facebook Lavallois-es en transition. La plateforme rassemble des citoyennes et citoyens qui manifestent leur intérêt à échanger entre membres et à mettre en œuvre des projets concrets.
Les discussions mènent à une première rencontre d’intention en juin 2019. Pas d’ordre du jour, seulement l’envie de se retrouver ensemble et de proposer des idées.
« Parmi les personnes présentes à cette première rencontre, certaines étaient totalement étrangères à mon cercle de connaissances. Le message est passé au-delà de mon entourage et j’étais ravi de constater la volonté et le désir d’implication des participants. »
A. Warnet
Une soirée-conférence sur le Pacte de la Transition lance officiellement le mouvement en septembre 2019, offrant aux Lavalloises et Lavallois une structure pour mettre leurs forces en commun afin de diminuer leur empreinte écologique, transformer positivement leur communauté et lutter activement au renversement de la crise climatique.
S’appuyant sur les méthodes recommandées par la Transition, le mode de gouvernance adopté est l’holacratie. Des cercles structurels ont été mis en place. Ils constituent les équipes permanentes qui agissent en autonomie ou en collaboration avec les autres cercles. Ils se responsabilisent dans l’émergence et l’exécution des idées, sans attente de validation.
À cela s’ajoutent les équipes d’action qui s’investissent ponctuellement sur le terrain à la réalisation des initiatives. Le tout dans un apprentissage permanent à travailler agréablement et efficacement ensemble.
Définir sa structure et affiner sa vision
L’engouement autour de Laval en transition est très encourageant, mais aussi très soudain. Le mouvement prend rapidement de l’ampleur.
« Il était nécessaire de prendre un peu de recul pour bien définir la structure, affiner notre vision et valider des processus. Nous avons vu passer l’appel à projets de l’Incubateur civique et à la lecture du programme, nous savions que nous y trouverions un accompagnement pertinent au développement de Laval en transition.
Nous étions très enthousiastes à l’idée d’intégrer la cohorte et notre intuition avait vu juste. »
J. Falardeau
« Parmi les nombreux outils mis à notre disposition, si je devais en citer un qui nous a particulièrement aidés, je dirais, sans hésiter, la théorie du changement qui a grandement contribué à améliorer la narrative.
Nous avons aussi travaillé sur les angles morts, en diffusant par exemple un sondage à nos membres pour connaitre leur motivation première. La réponse n’était pas du tout celle à laquelle on s’attendait. Ce qui les stimule, c’est d’entreprendre des actions ensemble, de profiter de la dynamique du groupe pour agir. Donc si l’humain est au centre de leur motivation, nous devons travailler sur cette composante de leur engagement. C’est à la suite de cette révélation que nous avons créé un guide de bienvenue et un cercle Accueil et bien-être de la communauté.»
A. Warnet
Des premières actions encourageantes
Le succès de la première phase de mobilisation débouche rapidement sur des actions concrètes, parfois en collaboration avec d’autres organismes. Loin de vouloir concurrencer les acteurs déjà implantés dans le milieu communautaire, Laval en transition se positionne comme un tremplin, provoquant un effet levier rassembleur. Et sur ce large territoire, la troisième plus grande ville du Québec, les possibilités d’initiatives écologiques, économiques et sociales sont vastes.
À l’actif des Lavalloises et Lavallois : des plantations d’arbres, de l’agriculture urbaine, l’organisation d’événements de réparation et des fêtes de voisins. De futurs projets sont déjà en réflexion, comme l’élaboration d’un programme d’autonomie alimentaire.
Alors que ce texte paraît pendant le confinement dû à la pandémie de la COVID-19 et que les activités de printemps et d’été sont comprises, le mouvement s’adapte et continue à œuvrer au développement de la résilience de la population.
La distanciation physique imposée n’arrête pas la solidarité sociale qui s’organise sur les plateformes numériques : discussions bienveillantes, soutien moral, entraide et solutions sont au cœur des publications. En développant un espace en ligne où règnent l’intelligence émotionnelle et le respect, Laval en transition renforce les liens de la communauté, en attendant de pouvoir relancer la Caravane de la Transition à la rencontre de la population des différents quartiers de Laval et de propulser son tout premier Forum lavallois de la Transition.