Retour sur la Grande rencontre avec les leaders du secteur public (in French only)

Pierre Fitzgibbon

Le potentiel d’innovation sociale dans la résolution des problèmes complexes est souvent sous-estimé. Pour plusieurs enjeux criants du 21e siècle, on peut espérer des pistes d’avancement inspirantes grâce à l’innovation sociale. (…) Je souligne ici le rôle clé que joue la Maison de l’innovation sociale, dans la reconnaissance et l’essor de cette approche qui est créative. (…) Le gouvernement du Québec reconnaît l’importance de soutenir l’innovation sociale et en fait l’un de ses cinq piliers de sa stratégie d’investissement et de recherche en innovation, la fameuse SQRQ².

Je crois beaucoup à l’entrepreneuriat. Au Québec, je trouve qu’on est sous-entrepreneur (…) L’entrepreneuriat, ce n’est pas juste partir une business, ça peut être un OBNL, ça peut être une entreprise aussi qui donne des services sociaux. Moi, je pense qu’il faut encourager ça!

Catherine Fournier

Il y a bien sûr des programmes via la SCHL au gouvernement fédéral qui permettent d’avoir accès (à des taux avantageux), mais c’est très, très complexe. Il y a énormément de critères et surtout, c’est vraiment très long pour avoir accès à la subvention ou avoir la confirmation de la part de la SCHL, donc ça crée de l’imprévisibilité, ce qui nuit également au projet. Je pense qu’il faut changer de paradigme, puis de dire justement « Comment est-ce que tout le monde peut jouer son plein rôle? Est-ce que les banques ne pourraient pas jouer un rôle social accru?»

Sévrine Labelle

Ce n’est pas toujours évident quand on est une grande organisation de se doter de mécanismes d’innovation. (…) Avec le Lab Excelles (…), on se donne un espace où l’on se permet d’essayer des choses, de faire des erreurs, de travailler plus étroitement aussi avec la collectivité pour embarquer dans notre giron de réflexion les organismes de l’écosystème entrepreneurial. (…)

C’est vraiment intéressant, en fait, de voir qu’on est mélangés aujourd’hui entre des gens de l’administration publique, des gens des affaires. Quand on parle de solutions à l’innovation sociale, je pense qu’il faut que tout le monde soit impliqué dans cette recherche de solutions. (…) Comme leadeur d’affaires, on ne peut pas se permettre de réfléchir chacun dans notre petit coin à trouver de nouvelles solutions. Pour vraiment innover, je pense qu’on n’a pas le choix de briser les silos (…), de se réunir, de travailler main dans la main: le milieu des affaires, le milieu communautaire, le milieu public, le politique, pour sortir des sentiers battus, amener de nouvelles idées, mais surtout les exécuter, ces idées-là!

Sévrine Labelle

La plus grande force de la permaculture, c’est sa résilience. Et qu’est-ce qui distingue la permaculture des autres types d’agriculture? C’est la diversité des plantes que l’on mélange ensemble et qui se nourrissent les unes les autres. Je pense qu’on a, dans cette leçon de la nature, quelque chose que l’on doit réussir à appliquer à notre société et à notre économie. (….) Avec la richesse de la diversité que l’on a, participons à la recherche de solutions, à l’implantation de ces solutions-là, pour qu’on réussisse collectivement à relever le défi des changements climatiques, mais qu’on le fasse dans une juste transition.

Didier Lambert Toni

La réglementation est un outil essentiel de la gouvernance de l’administration publique. Bien évidemment, certaines réglementations posent des défis, mais en aucun cas, ces défis-là ne doivent constituer un obstacle à l’innovation, à l’évolution ou à la modernisation des services qu’on offre aux citoyens. (…) (La réglementation) peut faciliter l’évolution des services publics et en aucun cas ne doit constituer un frein à une vision ambitieuse.

Marie-Andrée Mauger

Les villes sont au front de beaucoup d’enjeux. La question de la gouvernance se pose toujours : « Est-ce qu’on a l’autorité municipale? Est-ce qu’elle est provinciale? Est-ce qu’elle est fédérale? » À Montréal, on compte 19 arrondissements, une population de deux millions, et on ajoute une couche de « Est-ce que c’est (de compétence) municipale/ville-centre ou municipale/arrondissement? » On a ce défi de la centralisation et de la décentralisation. (…) En même temps, cette décentralisation est l’occasion d’expérimentations et d’innovations pour ensuite mettre à l’échelle. Parce que si l’on attend de le faire d’emblée pour une population de deux millions d’habitants, c’est beaucoup plus lourd, beaucoup plus ardu.

Marie-Andrée Mauger

Mon grand souhait est qu’on développe une compréhension collective des enjeux de la crise climatique; (…) qu’on trouve des solutions dans la réduction des GES qui ne vont pas amplifier la crise climatique, qui ne vont pas mettre à mal la résilience des communautés, qui ne vont pas accélérer le déclin de la biodiversité. On a une certaine posture d’humilité par rapport à la crise climatique; (il faut nous voir) comme faisant partie d’un ensemble d’êtres vivants et de toujours penser est-ce que (cette solution) est bonne pour l’humain? Pour le vivant? Pour le territoire? Pour la nature? Pour la planète?

Mariam Coulibaly

Quel plaisir d’avoir été la maîtresse de cérémonie de cette grande rencontre de l’innovation sociale avec un public engagé et une belle représentation des divers secteurs d’activités. Nous avons vécu un moment privilégié avec les découvertes de démarches d’innovation au sein d’organisations et un moment inédit à cœur ouvert avec le ministre Fitzgibbon qui nous a expliqué son cheminement vers une prise de conscience de l’importance de l’innovation sociale comme levier d’impact sociétale !

Ana María Mujica

L’approche de l’innovation sociale représente un levier intéressant pour relever les défis sur lesquels nous travaillons à Services Québec de Montréal. Ces défis sont complexes et exigent qu’on travaille à la fois sur des réponses rapides et sur les sources profondes des problématiques. Elle nous permet également de travailler avec tous les acteurs impliqués et les bénéficiaires pour développer une vision commune et unir nos forces et nos points de vue dans une perspective d’impact collectif.

Jonathan Théorêt

J’ai noté que l’innovation, ce n’est pas nécessairement l’idée de trouver de nouvelles solutions; c’est plutôt d’identifier comment faire ce qui s’impose comme changement. Par exemple, on sait qu’il faut réduire le nombre de véhicules sur nos routes comme le ministre Fitzgibbon l’a mentionné, mais la question demeure « comment s’y prendre »? Comment les gens vont-ils s’approprier cette vérité-là et comment va-t-on activer ce changement?

François-Xavier Michaud

Je suis ravi de voir que la MIS a été capable d’attirer de grands noms. Je suis aussi impatient de voir dans quelle mesure les gestes concrets vont suivre les paroles qui ont été prononcées. Par exemple, dans quelle mesure y aura-t-il une vraie reconnaissance des racines des enjeux socio-écologiques vis-à-vis de la SQRI² du Gouvernement et dans quelle mesure ira-t-on en soutien à des approches d’innovation sociale qui sont ancrées avec le terrain? Qui ne font plus juste passer par des acteurs qui – oui – ont un rôle à jouer, mais ne sont pas les détenteurs de l’innovation sociale? (…) J’aimerais qu’il y ait une reconnaissance des milieux, des organismes, des groupes citoyens qui habitent le territoire, qui vivent les enjeux réels au quotidien et qui ont des solutions à proposer. Il n’y a pas d’innovation qui existe sans la participation et la reconnaissance de ces groupes-là. Le ministre nous a parlé des appels à projets qui s’en viennent et des fameux investissements. Je sais qu’ils vont être ouverts. Il est grand temps!

Estelle Le Roux Joky

Je suis très contente de voir les acteurs de différents milieux se réunir autour de l’innovation sociale et de l’économie sociale. Il y a certes des porteurs de projets qui s’activent autour de l’innovation sociale. Or, il faut aussi l’apport des acteurs municipaux, et celui des acteurs de tous les paliers gouvernementaux, ainsi que des bailleurs de fonds. J’étais justement assise à côté de la Caisse d’économie solidaire qui est un bailleur de Village Urbain. On a beau y mettre beaucoup de coeur et d’énergie dans ce qu’on fait, on n’y arrivera pas tout seul!

Andrea Nemtin

C’était fantastique! It was so inspiring to see the Quebec ecosystem and the level of integration of the public sector with the social sector innovators and entrepreneurs. The level of public support for social innovation in the province surpasses anything I’ve seen across the country. I was impressed by the depth of understanding of the process and its importance to building a healthy society that I saw in folks from so many different sectors, their capacity to understand how systems work and their desire to engage in that kind of work.

What we see is that our research dollars are not going to the social sector; they are going only to the academy, and our innovation dollars are going strictly to tech and not to social innovation, and there is a real requirement that we start to look at how we can apply innovation and research dollars to our most pressing social, environmental challenges. What I saw here was some of this infrastructure through which that could flow. We should use our research and innovation dollars to drive economic growth with the belief that positive social and environmental outcomes will ensue. But we know that it doesn’t always happen. And so, if we can shift the resource flows to our social and environmental outcomes, I believe that economic growth will ensue. We need to have a paradigm shift.

Stéphane Guidouin

Ce qui me frappe aujourd’hui c’est que la MIS sert de point d’ancrage et de point de rapprochement avec l’écosystème avec différents acteurs. L’événement évoque aussi le dialogue entre l’entrepreneuriat traditionnel et l’entrepreneuriat social. Il met en relief comment on a de l’impact et comment on va au-delà du “bottom line” financier et je pense que les participantes et participants aujourd’hui peuvent voir dans la MIS un partenaire pour aller dans cette direction-là.

Jolette Côté

Je suis contente de voir qu’il y a autant d’ouverture à l’innovation sociale, à l’émergence de nouveaux projets; de voir que les différentes instances politiques veulent subventionner les projets innovants. Le fait qu’on a parlé beaucoup de l’importance de briser les silos m’a beaucoup interpellée. (…) Les projets d’innovation sociale comme celui de Couleurs d’enfants vont chercher les différentes voix, les différentes perceptions et réalités, et une diversité de connaissances. En brisant les silos au niveau des organisations, cela me réjouit.

Geneviève Baril

À ma table, on a discuté du ‘comment on suscite l’innovation sociale dans les administrations publiques’ et on s’est rendu compte que ce n’est pas si facile que ça! Il y a beaucoup de freins. Ça amène vraiment une réflexion sur la façon dont on peut préparer les employés de la fonction publique à être sensibilisés au potentiel d’impact que l’innovation sociale peut générer face à la complexité de nos défis. On peut faire les choses autrement avec d’autres parties prenantes. Aussi, j’ai réalisé qu’il y avait une force incroyable à activer avec l’intelligence collective qu’on avait au pouce carré autour de ma table!

Cynthia Roldan

Ce qui m’a interpellé le plus c’est lorsque Sévrine Labelle a mentionné l’importance d’accentuer la communication entre le public, le privé et les organismes. Moi ça m’interpelle beaucoup parce que dans notre domaine, soit l’éducation, on se heurte à ça en ce moment. Ça semble parfois être mal vu parce qu’on soit une entreprise privée. On a des portes fermées parce qu’on n’est pas un OBNL! Pourtant, on a des objectifs communs et on a une mission sociale. Je me dis, qu’il faudrait que les mentalités changent à ce niveau-là pour qu’on cesse de voir le privé comme le ‘bad guy’ qui veut juste faire de l’argent et l’OBNL qui veut redonner. On a tous une mission sociale à réaliser!