#13, Février 2023
LA LISTE
Coups de coeur de Raccords et de ses invités
Les collaborateurs et collaboratrice de ce numéro 13 de Raccords — Jessica Bolduc, Marc Freedman et Thaïla Khampo — partagent leurs coups de cœur en lien avec la thématique abordée dans le but de nous inciter à normaliser ce croisement des perspectives et des points de vue entre les générations.
Des ressources pour cultiver un regard intergénérationnel
- Le film Everything Everywhere All at Once
Pour son coup de cœur, Thaïla Khampo nous recommande le film Everything Everywhere All at Once (Tout, partout, tout à la fois) des réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheinert («the Daniels»). Pourquoi ? Parce que le film ose rompre avec le stéréotype du personnage tout puissant habituellement incarné par des jeunes, voire très jeunes comme Harry Potter, en mettant en scène une héroïne immigrante asiatique vieillissante, propriétaire d’une buanderie, au quotidien ultra banal et aux prises avec le fisc. Joué par Michelle Yeoh, le personnage principal, Evelyn Wang, transpose son vécu et sa vision du monde pour contrer le mal qui s’abat dans le multivers. Un renversement des générations pour aborder la complexité du monde – on ne saurait mieux trouver comme coup de cœur de ce numéro! - Le film Beans
Jessica Bolduc nous invite à découvrir le film Beans de la réalisatrice mohawk Tracey Deer. Ce film retrace les événements de la crise d’Oka survenue au Québec en 1990, que la réalisatrice a vécue en tant qu’enfant. À travers un récit semi-autobiographique, la réalisatrice met en scène Tekehentahkhwa, une jeune fille de 12 ans aussi appelée Beans, qui va vivre un moment historique de souveraineté et de résistance d’une communauté autochtone face au gouvernement canadien pour la protection de leur territoire. En complétant le point de vue adolescent de Beans par des personnages féminins forts, plus âgés et par des images d’archives, la réalisatrice permet à un public intergénérationnel de prendre la mesure de la tension ambiante qui régnait de chaque côté des barricades, qu’il connaisse ou non dans les faits ce qui s’est passé à l’été 1990. - L’initiative The Soccer Grannies of South Africa
Marc Freedman nous partage une initiative axée sur l’impact social et la transformation des normes culturelles. Dans le but d’améliorer leur bien-être physique et mental, un groupe de femmes sud-africaines au quotidien difficile, âgées de 55 à 84 ans, décide de jouer au football. Lancé en 2003, le projet prend rapidement de l’ampleur et compte aujourd’hui quarante équipes dans trois pays africains. Les joueuses font également l’objet d’un documentaire Alive & Kicking: The Soccer Grannies of South Africa. En s’illustrant dans un sport d’équipe populaire et particulièrement masculin, les Soccer Grannies brisent des tabous liés non seulement à l’âge, mais aussi à la condition féminine et participent à normaliser la vue de personnes aînées dynamiques, résilientes et socialement actives. - Le projet Quartier innovant
La Maison de l’innovation sociale (MIS), qui est derrière la publication Raccords, accompagne l’équipe porteuse du Quartier innovant. Lancé en 2019 par le Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), ce projet vise à cocréer des solutions avec et pour les personnes âgées en faveur du maintien de leur qualité de vie dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal. En prenant la forme d’un laboratoire vivant, le Quartier innovant place un public souvent écarté des processus de développement de nouveaux produits ou de services le concernant au cœur de la démarche d’innovation. - Les garderies intergénérationnelles
Un autre coup de coeur de la Maison de l’innovation sociale est Tom & Josette. Il s’agit d’un projet innovant en France qui contribue au bien-grandir et au mieux-vieillir. Comme d’autres exemples émergeant au Québec et au Canada, ce réseau de micro-crèches fait le pari de reconnecter les générations. Au moyen de garderies installées dans des établissements accueillant les personnes âgées, jeunes et moins jeunes se côtoient quotidiennement. Plus que du lien social, ces relations intergénérationnelles apportent bien-être et épanouissement tout en cassant les préjugés liés à l’âgisme.
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